Du 15 mars au 15 mai 2023
- entrée libre et gratuite -
Pour retrouver Laurent Mulot et ses oeuvres :
Site web de l'artiste : http://mofn.ens-lyon.fr
Laurent Mulot sur Instagram (@laurent_mulot_mofn)
Du 15 mars au 15 mai 2023, le projet photographique Lawal Quilcas de l’artiste visuel Laurent Mulot, sera exposé sur les grilles de l’Ambassade de France en Argentine.
Pour cette nouvelle exposition, Laurent Mulot, avec le soutien de Veolia Argentine et l’Institut français de Paris, propose un projet poétique entre réel et virtuel, au croisement des travaux menés par des scientifiques argentins et français sur les arbres millénaires de la forêt du lac Menéndez dans le Parc national de Los Alerces en Patagonie et la parole ancestrale de la communauté Mapuche.
La ligne directrice et le but du projet Lawal Quilcas a été de se questionner sur notre rapport au temps et à la nature dans laquelle nous nous inscrivons, à travers un élément essentiel à la vie de toutes les espèces, dont la nôtre : l’arbre.
Ce projet est précisément fondé sur ce constat du temps qui passe, avec la participation de scientifiques argentins et français, de représentants du peuple mapuche de Patagonie et d'habitants des rives du lac Menéndez.
Basé à Lyon, en France, Laurent Mulot travaille là où il se trouve. Il utilise la performance, la photographie, le son, la vidéo, le multimédia dans une pratique d’installation. Le projet Lawal Quilcas s'inscrit lui-même dans un projet plus large de l’artiste, qui s’étale sur plus de 20 ans : Middle of Nowhere. Ce projet est une expérience qui fédère des centres d’art contemporain fantômes sur les six continents (physiquement et virtuellement) à partir desquels toute l’œuvre de l’artiste se déploie. Exposée à la galerie Françoise Besson, l’œuvre Middle of Nowhere est également disponible sur le web : www.mofn.org
La série de diptyques exposée ici à Buenos Aires, Lawal Quilcas, s’inscrit dans ce projet de vie qu’est Middle of Nowhere et fait état de cette nouvelle aventure argentine, au confluent des arts et des sciences.
Comme l’a rappelé Madame l’Ambassadrice de France en Argentine, son excellence Claudia Scherer-Effosse, dans son discours lors de l’inauguration de l’exposition, « Lawal Quilcas [est un] hommage aux Mapuches : Lawal signifiant en mapudungun l’arbre Fitzroya millénaire” ou alerce en espagnol, - celui dont la mémoire surmonterait la mort - ».
Réalisé en 2022 et 2023 en Patagonie dans la forêt du Lac Menéndez et ses alentours, Lawal Quilcas rapproche des portraits à des objets, des matériaux ou des paysages qui racontent une partie de leurs histoires. Ces personnes sont pour certaines des Mapuches, des scientifiques, ou des descendants des premiers colons, elles ont toutes un lien avec la question de la mémoire des êtres vivants, qu’ils soient végétaux, animaux, minéraux ou humains.
Pour les scientifiques, il s’agit d’analyser dans les cernes de l’arbre un certain nombre de données qui nous informent sur les évènements climatiques, magnétiques, et même astrophysiques de notre cosmos - grâce au carbone 14 qui permet l’étude de la composition et la datation très précise des échantillons prélevés.
Le performer explique d’ailleurs que « cet arbre est considéré́ par les scientifiques comme une “horloge” absolue qui témoigne dans ses cernes, des conditions de la vie sur la terre et d’évènements majeurs du cosmos. Il a d’autre part été compris par des cultures ancestrales, celles des indiens mapuches, comme une entité́ détentrice de la mémoire »
Pourquoi cette exposition ?
Ces images interrogent sur le parallélisme qui peut exister entre une représentation de ce que nous appelons « nature » d’une part et « science » d’autre part. Elles questionnent également l’écart ou la rencontre entre une perception sensible de notre environnement et une investigation analytique de celui-ci.
Pour les scientifiques, il s’agit de valider par l’expérience et l’analyse une logique théorique mais aussi d’interpréter des données pour décrire le passé climatique, magnétique et cosmologique de notre terre : décrypter en quelque sorte des données intrinsèques contenues dans les cernes de l’arbre millénaire Lawal / Alerce. Pour autant, au contact physique de ces arbres, de la jungle froide qui les entoure, nous pouvons entendre et sentir un autre langage, mêlant émotions et sensations déjà partagées par d’autres au fil des siècles.
Pour les habitants qui vivent là depuis des générations, et spécifiquement pour les Mapuches, l’arbre millénaire fait partie de leur propre mémoire au même titre que tout l’environnement qui les entoure sur cette terre.
Vidéo explicative de l'artiste sur notre chaîne YouTube de l'Institut français d'Argentine :
L’installation est gratuite et en plein air, au croisement des rues Cerrito et Arroya !
